Le design stéphanois aux petits soins
Dans le milieu hospitalier comme dans les entreprises spécialisées, le design stéphanois est un acteur incontournable de l’innovation dans le monde médical.
Coup de projecteur sur ce moteur parfois insoupçonné, au service de notre santé.
Un lien fort entre le design et la santé
Comment naissent les cancers ? Depuis quand existent-ils ? Quels sont les différents traitements qui existent pour le soigner ? Jusqu’au 13 juillet, tout ce que l’on sait à propos de cette maladie fait l’objet d’une expo-événement présentée… à la Cité du design !
Étrange ? Pas tant que ça.
Ce serait ignorer à quel point les liens deviennent de plus en plus étroits entre le monde de la santé et celui du design.
A fortiori sur un territoire, le nôtre, réputé pour son expertise, tant en matière de design… que de santé.
Saint-Étienne est la seule ville française membre du réseau Unesco des villes créatives design.
Elle compte un campus Santé Innovations unique en France, un cluster pluridisciplinaire baptisé Noveka réunissant tous les acteurs de la santé et, avec les new medtechs comme filière d’excellence, se positionne comme un véritable laboratoire de la médecine du futur.
Et les exemples stéphanois ne manquent pas.
Du textile médical…
Saviez-vous par exemple que 66 % du textile médical français est fabriqué sur notre territoire ?
Thuasne
Chez Thuasne, leader européen du textile médical implanté à Saint-Étienne depuis plus de 120 ans, un designer participe systématiquement à
la conception des nouveaux produits.
« Quand je dessine, j’ai la douleur au bout de mon crayon. Je ne pense pas d’abord à l’esthétique du produit, je pense en premier lieu à créer un objet qui
soigne, qui soulage, explique Marie Gérard, designer chez Thuasne.
L’observation du patient est au coeur du processus design. À nous ensuite d’y apporter une dimension de fierté, pour gommer l’aspect contraignant
ou discriminant du produit. »
DTF Médical
Chez DTF Médical, au Technopole, la nouvelle génération de tire-lait se veut aussi design.
Mais, là aussi, qui dit design ne dit pas seulement esthétique : « Nous avons réfléchi à l’ergonomie du produit, à son nettoyage, son assemblage, sa stérilisation, sa performance aussi. L’allaitement peut être une épreuve pour les jeunes mamans. Il fallait prendre en compte le facteur psychologique.
Nous avons par exemple revu la graduation pour la rendre plus encourageante » se souvient Théo Laurent, designer.
… aux établissements hospitaliers
Au-delà du milieu industriel, le design s’immisce aussi dans les couloirs du monde hospitalier.
Outre la mise en place d’une signalétique spécifique adaptée aux enfants du service rééducation, un designer culinaire a passé un an en résidence artistique au CHU de Saint-Étienne en 2018, notamment dans les services de gériatrie et de soins palliatifs.
Cette résidence a donné naissance à l’exposition Hôpitable, Journal de résident d’un designer à l’hôpital, présentée lors de la Biennale 2019.
Et pour approfondir et pérenniser ce lien, une convention de partenariat entre le CHU de Saint-Étienne et l’EPPC Cité du design-Esadse a été signée pour la période 2023-2026.
Elle se matérialise déjà par un travail mené par une quinzaine d’étudiants de l’École supérieure d’art et design Saint-Étienne avec la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus. Objectif : la création d’un nouveau lieu de mémoire dédié aux donneurs et à leur famille.
Le projet retenu sera dévoilé en juin par le CHU et l’Esadse.
