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Charlotte Goffette, une designer dans le vent

Charlotte Goffette

Charlotte Goffette, une designer dans le vent

Diplômée de l’École supérieure d’art et design Saint-Étienne (ÉsadSE), Charlotte Goffette, native de Belgique, a fait le choix de rester à Saint-Étienne où elle a ouvert un atelier de design baptisé Tornade.

Il se dresse depuis 2022 place Jean-Jaurès mais l’avez-vous bien observé ? Le banc public Les Anémois, acquis par Saint-Étienne Métropole dans le cadre de Banc d’essai à l’occasion de la dernière Biennale, est là pour vous souffler quelques informations. Doté d’une girouette et d’une rose des vents, il indique en effet aux curieux le sens des vents ainsi que leurs noms.

Montrer l’invisible

À travers cette oeuvre s’exprime le travail de Charlotte Goffette, designer diplômée de l’EsadSE, passionnée par la météorologie, plus particulièrement l’air et le vent.

Encore faut-il pouvoir faire la différence entre ces deux éléments : « Le vent, c’est le souffle de l’air, précise la jeune femme de 28 ans. Il ne faut pas sous-estimer son importance. Il joue un rôle primordial dans la course des nuages, donc l’ensoleillement d’un territoire, l’arrivée de pluies ou d’orages, sans compter la pollution de l’air. Il faut prendre soin du vent comme on prend soin de l’eau et rester humble face aux éléments. »

À son actif également, le projet artistique Vents d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, qui a permis de matérialiser une fois de plus l’invisible, à savoir les différents vents et leur provenance, sur une vaste plateforme.

Son projet Tirini et la brume fut exposée à la galerie stéphanoise Surface. Elle évoquait notamment les quantités de sable transportées par les flux de sud.

Banc d'essai - Les anémois
Banc d'essai - Les anémois

Le design au service de la science

« La place du design dans la science est très importante », ajoute la designer. Elle poursuit actuellement ses études à l’ÉsadSE par un diplôme supérieur de recherche consacré à la médiation entre le design et la météorologie. « Le design est un médiateur au service de sujets complexes. Je ne me considère pas comme une scientifique. »

À l’origine de cette déferlante, peut-être son enfance passée en Bretagne, en bord de mer, à observer le pouvoir du vent et la manière avec laquelle l’humain a fait en sorte d’y résister, par un habitat robuste, ou de s’en servir, avec la voile.

Un atelier à Saint-Étienne

Pour laisser libre cours à ses projets et créations, Charlotte Goffette a ouvert à Saint-Étienne, avec d’autres designers, un atelier au nom évocateur… Tornade.
« C’est le gros plus de Saint-Étienne ! Avoir la possibilité d’entreprendre dans une ville à taille humaine. C’est une chance de pouvoir avoir un appartement et un atelier, et non un atelier dans l’appartement ! »

Mais où donc le vent l’emportera ? Peut-être à Tokyo confie-t-elle, où d’autres phénomènes comme les tsunamis ou les séismes pourraient nourrir son inspiration. De plus, c’est un endroit où « les croyances populaires prennent encore le dessus sur les sciences ».

En attendant, Charlotte Goffette peaufine sa prochaine exposition stéphanoise Les Cheminairs d’Ouroboros, à découvrir à La Soucoupe (La Rotonde) du 8 au 27 janvier 2024.